Un groupe d’amis part en week-end en pleine forêt, non loin du Camp Happy Dreams. Selon une légende locale, le lieu aurait été le théâtre d’un massacre perpétré par un garde forestier devenu fou suite à l’infidélité de sa femme. Leur incrédulité face à cette histoire sera mise à mal quand de sanglants événements vont commencer à se produire.
La recette du slasher n’a rien de bien complexe, tout comme la liste des ingrédients qui la compose : des jeunes servant de chair à canon, un tueur mystérieux, et des meurtres brutaux. Un cahier des charges qui n’a que très peu évolué au fil des films, mais où le talent de certains réalisateurs a su faire la différence en apportant du sang neuf et/ou de l’audace à un genre balisé à l’extrême.
Ce ne sera, malheureusement, pas le cas ici : avec Sparrow le réalisateur Shaun Troke s’est contenté de suivre au pied de la lettre le guide du parfait petit slasher et accouche d’un métrage compilant les poncifs avec son camp de vacances en pleine forêt où ne passent pas les réseaux mobiles, sa légende sur un tueur hantant les lieux, et ces jeunes venus faire la fête malgré la réputation de l’endroit.
En résulte un film d’un classicisme achevé, qui se montre avare en tuerie, et se paye le luxe de souffrir d’un problème de rythme malgré sa courte durée. L’ennui pointe rapidement devant ce Sparrow nous narrant les (mes)aventures forestières d’une galerie de personnages guère attachants, voir stupides, et de son tueur bien trop discret et jamais correctement icônisé.
Un manque d’inspiration qui se retrouve aussi dans les mises à mort que Shaun Troke expédie à la va-vite comme s’il n’en avait cure. Dommage, car certains effets avaient l’air réussis -si l’on exclue quelques CGI foirés- mais nous n’aurons jamais le temps de pleinement en apprécier les qualités. Une pudeur en matière de violence, qui fait pourtant le sel du slasher, qui ne laisse qu’un scénario générique et linéaire accumulant blagues et allusions sexuelles jamais drôles, triangle amoureux fadasse et querelles sans intérêt pour remplir ses 72 minutes.
Où est la tension ? Où est la peur ?
Certes nous sommes face à une production fauchée dont l’intégralité du tournage s’est déroulée au fin fond d’une quelconque forêt polonaise, mais avec un peu d’imagination et de motivation il y avait suffisamment de matière pour pondre un petit film “méchant”, fun, et efficace. En se montrant moins timoré en matière d’hémoglobine, en jouant sur la peur de l’isolement et de l’obscurité, en travaillant son ambiance, Shaun Troke pouvait nous offrir bien mieux que ce spectacle poussif et tiède.C’est d’autant plus regrettable que l’on sent qu’il y a derrière ce métrage un réalisateur non dénué de talent. Compte tenu du budget -un peu moins de 25 000 €- Shaun Troke rend un travail d’un point de vue technique plutôt pro avec des plans parfois très réussis. Il en va de même pour certains membres du casting qui livrent une prestation on ne peut plus convaincante malgré la vacuité qui caractérise les personnages qu’ils incarnent.
Quelques qualités qu’il semble important de souligner, mais qui ne peuvent sauver ce Sparrow qui est l’archétype du slasher totalement inoffensif, sans prise de risque, et qui n’apporte rien à un genre déjà saturé.
Sparrow
Aka: Camp Massacre, Deep Rooted Evil
Année: 2010 ¦ Pays: Royaume-Uni, Pologne ¦ Durée: 72mn
Réalisateur: Shaun Troke
Genres: Horreur, Slasher
Acteurs: Faye Sewell, Thomas James Longley, Alexis Jayne Defoe

